Tony ESTANGUET pèse dans le game

Tony et Claire dans la salle du conseil de la Ville de Paris (c) P. Ravanello

Julien Bancilhon/ Je suis heureux que l’on se retrouve aujourd’hui dans cette magnifique salle du conseil de la Ville de Paris. Nous sommes en bonne compagnie, puisque nous avons avec nous Tony Estanguet. Monsieur Estanguet, on vous a vu récemment dans votre fonction de président de Comité d’Organisation des Jeux Olympiques, mais vous êtes aussi un athlète de haut niveau, champion du monde de canoë à plusieurs reprises, également triple médaillé d’or olympique. Les Papotins sont très heureux et très enthousiastes à l’idée de vous rencontrer. Avant de leur laisser la parole, je voudrais remercier la mairie de Paris. La mairie de Paris soutient Le Papotin depuis presque une vingtaine d’années, et peut-être même depuis plus longtemps. Je remercie évidemment Anne Hidalgo, la maire de Paris ainsi que Lamia El Aaraje et son équipe. 

Berivan/ Tu as quel âge ?

Tony Estanguet/ J’ai 46 ans.

B/ Tu es grand !

TE/ Oui, je suis vieux, surtout.

B/ Qui fait les repas chez toi ?

TE/ Ça dépend. Parfois c’est moi, parfois c’est ma compagne, parfois c’est mes enfants – mais pas souvent, quand même.

B/ Tu as des enfants ?

TE/ Oui, j’ai trois garçons.

B/ C’est quoi leur prénom ?

TE/ Le plus grand, qui a 17 ans, s’appelle Titouan ; le deuxième, qui a 13 ans, s’appelle Gabin ; le troisième, qui a 11 ans, s’appelle Léandre.

B/ Elle est où ta maison ?

TE/ Je vis dans le sud-ouest de la France, à côté de Pau. Je ne sais pas si vous connaissez, c’est proche des Pyrénées. Et je travaille à Paris depuis à peu près dix ans, donc je vis principalement à Paris.

B/ Est-ce que tu t’es baigné dans la Seine ?

TE/ Oui, je me suis baigné dans la Seine deux fois. La première fois, c’était là où on a eu la compétition de triathlon, au niveau du Pont Alexandre-III ; la deuxième fois, c’était avec la maire de Paris.

B/ En maillot ?

TE/ Oui, en maillot de bain. C’était juste là, à côté de l’hôtel de ville.

B/ Ton Maillot, est-ce que c’est un Nike, un Adidas ?

TE/ Non, je ne crois pas.

B/ Pourquoi ?

TE/ Parce que c’est un maillot de bain que j’ai acheté il y a très longtemps, mais je ne me souviens plus de la marque.

B/ Est-ce que c’est un sport, la natation ?

TE/ Oui, c’est un sport. C’était même au programme des Jeux Olympiques et Paralympiques

B/ Et vous en faites ?

TE/ Non. Moi, j’ai fait du sport. Avant d’être dans l’organisation des Jeux Olympiques, j’ai été athlète dans un sport qui s’appelle le canoë-kayak.

B/ Sur Paris ?

TE/ Non, ce n’était pas sur Paris. C’est des tout petits bateaux, et on doit passer dans des rivières, à travers des portes, et on est chronométré. J’ai fait ça pendant 20 ans.

B/ Est-ce que tu as des sous ?

TE/ Oui. Je travaille, donc je suis payé.

B/ Ici ?

TE/ Non, pas ici. J’ai travaillé pendant dix ans pour organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques. Mon travail était d’organiser avec plein de gens toutes les compétitions – il y en a eu 871 dans 54 sports, avec 15 000 athlètes. Donc j’ai été payé pour organiser les Jeux Olympiques.

Alexandre B/ J’aimerais savoir ce que ça vous a fait, maintenant que vous êtes de l’autre côté de la barrière. Vous avez été athlète. Qu’est-ce qui est le plus facile, si je puis dire ?

TE/ C’est une très bonne question. Quand j’étais enfant, je rêvais de devenir un athlète et de participer aux Jeux Olympiques. Ensuite, j’ai eu la chance de faire du sport en compétition, de beaucoup m’entraîner, de me qualifier pour les Jeux Olympiques. Donc j’ai participé quatre fois aux Jeux Olympiques. Quand j’ai arrêté ma carrière, à l’âge 34 ans – cela faisait 20 ans que je faisais du canoë-kayak en compétition -, j’ai eu la chance de pouvoir travailler dans l’organisation des Jeux Olympiques. C’est très difficile de comparer les deux, parce que, quand on est athlète, on a un projet personnel, on s’entraîne tous les jours. Quand je gagnais une compétition, j’étais très content, mais quand je perdais une compétition, j’étais très déçu ; mais, quelque part, les conséquences, elles étaient pour moi. Quand on travaille à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, les conséquences ne sont pas que pour celui qui organise, elles sont pour le pays, elles sont pour les 15 000 athlètes. Bref, ce sont des conséquences très importantes. Donc la pression est beaucoup plus importante quand on organise la compétition que quand on y participe.

AB/ En plus de ça, vous y avez participé, et, j’ai envie de dire, plutôt brillamment. Parce que vous avez quand même gagné des médailles d’or, etc. Vous n’avez pas fait que participer.

TE/ J’ai gagné trois médailles d’or.

AB/ C’est pour ça que je dis que vous y avez participé brillamment. Vous dites que les conséquences sont pour le pays, oui, mais elles sont économiques, politiques. Je pense qu’on a eu de la chance de les avoir, dans le sens où c’était en France, à Paris, à la maison ; ça peut galvaniser, mais, en même temps, le public peut aussi demander du résultat, c’est-à-dire que s’il n’y a pas de résultat, il n’est pas content.

TE/ Tu as raison. L’enjeu, c’est de réussir à ce que tout le monde trouve sa place dans l’organisation des Jeux Olympiques. C’est d’abord pour les athlètes car, quand on est athlète, c’est très important parce qu’on se prépare pendant des années, 10, 15 ans, pour être à son meilleur niveau et réaliser son rêve. C’est important aussi pour tous les spectateurs. Cet été, on a vu, pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, que des millions de personnes sont venues pour être « spectateurs » de ces Jeux et ont vécu des émotions absolument inoubliables. Donc les conséquences sont très importantes, et elles dépassent juste les enjeux des sportifs.

AB/ Le truc, c’est que ça dure 15 jours. Donc, oui, on vit des émotions, mais c’est très éphémère. On a reçu récemment Antoine Dupont, un rugbyman qui joue en équipe de France, qui nous a dit qu’il détestait la défaite.

TE/ C’est sûr que quand on est sportif de haut niveau, on déteste la défaite. C’est pour ça qu’on s’entraîne très dur. On veut absolument gagner. Alors oui, les Jeux Olympiques et Paralympiques se sont déroulés sur une durée très courte, mais c’était tellement intense. C’est un événement planétaire. La moitié des personnes vivant sur la planète ont regardé les Jeux de Paris 2024. C’est énorme, on parle d’environ 4 milliards de personnes. Donc, même si ça ne dure pas longtemps, en fait, ça intéresse énormément de monde. C’est pour ça que les émotions sont très fortes. Pendant quinze jours, tous les projecteurs sont tournés vers le même endroit, et c’est ce qui fait que le moment est aussi exceptionnel.

AB/ Avec tous les évènements négatifs qu’il y a en ce moment, est-ce que ça n’a pas été une parenthèse un peu enchanteresse, si je puis dire ? Pendant un mois, ça a été le moment de donner un peu de bonheur aux gens. 

TE/ Je suis complètement d’accord. Je pense que c’était aussi notre projet de montrer que le sport peut beaucoup apporter dans la vie des gens, de rassembler, d’unifier, de permettre aux gens d’être en meilleure santé aussi, parce que la pratique du sport est un levier d’épanouissement et permet de se sentir bien dans sa peau. Donc l’objectif, pour nous, était de montrer que l’organisation du sport et des plus grandes compétitions sportives allait déclencher une émotion très forte et du bien-être, parce que les gens étaient heureux de partager ce moment ensemble, au sein des familles, entre amis.

Plus de 200 pays étaient réunis ici, à Paris, pendant les Jeux ; c’est absolument exceptionnel, c’est le plus grand projet qu’on n’ait jamais organisé dans ce pays. (Tony Estanguet)

(c) P. Ravanello

Stanislas C/ Est-ce que, pour vous, ça a été un privilège de gagner trois médailles d’or ? Car aucun athlète n’a eu ce privilège. L’avez-vous vu comme un rêve tellement ça paraissait irréaliste ?

TE/ Oui, c’était un rêve pour moi. Pendant une vingtaine d’années, tous les jours, quand je me levais le matin, mon objectif était de progresser, de continuer à essayer d’être le meilleur dans le monde entier, dans mon sport. Donc ça m’a obligé à trouver des solutions pour progresser. Même quand je gagnais une compétition, je savais que, le lendemain, il fallait retourner à l’entraînement et continuer à travailler pour continuer à progresser, parce que les adversaires allaient continuer à s’entraîner. Donc ça a été une quête personnelle absolument extraordinaire, ça a été, pour moi, une excitation quotidienne pendant 20 ans de ma vie.  Et aussi à m’amuser, parce que, dans le sport, ce qui est sympa, c’est qu’on vit de sa passion, et tous les jours, à l’entraînement, on aime ce qu’on fait. Pour moi, ça a été un rêve, d’abord, de me qualifier pour les jeux, parce que c’est très difficile – puisqu’un athlète par pays participe aux Jeux. Donc, d’abord, il fallait que je me qualifie, et ensuite, il fallait gagner la compétition. J’ai fait ça trois fois sur trois olympiades différentes. J’ai été le premier Français à le faire. Maintenant, il y en a d’autres, puisqu’il y a notamment des handballeurs français qui ont gagné aussi trois titres olympiques sur trois olympiades différentes. Il  a aussi Teddy Riner, en judo, qui, depuis son titre à Paris, est entré de ce cercle des athlètes ayant gagné sur trois olympiades différentes. 

SC/ Est-ce que vous avez regretté d’avoir éliminé votre frère pour les Jeux Olympiques ? Est-ce que vous vous êtes dit que ce n’est pas la meilleure chose que vous ayez faite ? Est-ce que ça vous a fait mal d’avoir fait ça ?TE/ Je ne sais pas si tout le monde connaît cette histoire. Comme je le disais à l’instant, pour participer aux Jeux Olympiques, il faut se qualifier, et pour se qualifier, la plupart du temps, il n’y a qu’une place. Dans mon histoire personnelle, j’ai un grand frère, qui a cinq ans de plus que moi, qui s’appelle Patrice et qui a été médaillé olympique avant moi. Aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, il avait gagné la médaille de bronze, et il était plus fort que moi. Mais mon rêve, c’était aussi de participer aux Jeux Olympiques. Donc, pour participer aux Jeux Olympiques, il fallait non seulement que je batte tous les autres athlètes français, mais parmi eux, il y avait aussi mon frère. Ça a été très difficile pour moi de dépasser la relation personnelle que l’on avait tous les deux, de me dire, quand j’étais au départ de la compétition, que j’allais être le plus fort possible et d’oublier que, parmi mes adversaires, il y avait aussi mon frère. Donc ça a été très difficile à vivre, parce que battre son frère, ce n’est pas quelque chose de naturel, d’autant que c’est lui qui m’a appris à faire du canoë, qui m’a aidé pour atteindre le meilleur niveau mondial. Mais ça nous a aussi rapprochés, parce que cette émotion n’a pas été facile à vivre, et

on a continué à rester en très bons termes et à rester de bons frères. (Tony Estanguet)

Tristan croque Tony (c) P. Ravanello

Arnaud D/ Je ne te connaissais pas, avant.

Akli/ Tu faisais du canoë ?

TE/ Exactement. Tu connais le canoë ?

A/ C’est une sorte de petit bateau.

TE/ Exactement, un petit bateau sur l’eau.

A/ Je vais interviewer Clara Luciani.

TE/ Tu es fan de Clara Luciani ?

A/ Oui, je l’adore ; elle paraît séduisante, plutôt chic. Toi aussi, Tony, tu aimes Clara Luciani ?

TE/ Oui, bien sûr.

A/ Est-ce que tu es fan d’elle ?

TE/ Je n’irais pas jusque-là. Je ne connais pas très bien ses chansons, mais c’est une très grande artiste française.

A/ J’adore écouter le rap des rappeurs. Et toi, ça t’arrive d’écouter le rap des rappeurs ?

TE/ Mes enfants écoutent beaucoup le rap, mais moi, un peu moins. Mais ce n’est pas tout à fait du rap, Clara Luciani.

Julien Bancilhon/ Akli est le roi du coq à l’âne, il balaie large.

Marvin/ Est-ce que vous allez être président de la République à l’avenir ?

TE/ Non, je ne crois pas.

M/ Vous ne voulez pas ?

TE/ Je pense que ce n’est pas pour moi, non. C’est très difficile d’être président de la République.

M/ Y a-t-il eu un plat que vous avez aimé quand vous étiez à Pékin en 2008 ?

TE/ Pour être très honnête avec toi, je n’ai pas un très bon souvenir de ce que j’ai mangé lors des Jeux Olympiques de Pékin. C’était la première fois que je découvrais la Chine, et ça a été assez difficile pour moi de m’habituer à ce pays, parce qu’il y avait trop de choses qui étaient très différentes. La nourriture était différente, la météo aussi était différente ; il faisait très chaud, très humide. Du coup, j’ai eu beaucoup de mal à m’adapter à ce pays. Je ne cherche pas des excuses parce que je n’ai pas été très bon dans mon sport là-bas, mais ça a été un peu difficile pour moi, donc je n’ai pas de très bons souvenirs. Je suis assez gourmand, j’aime bien manger, mais je n’aime pas trop les plats en sauce, et il y avait beaucoup de plats en sauce.

M/ Est-ce que vous connaissez les boulettes teriyaki ?

TE/ Non.

M/ Est-ce que vous aimez les sushis ?

TE/ Oui, j’adore. C’est plutôt japonais.

M/ Est-ce que vous aimez les soupes chinoises ?

TE/ Oui, c’est bon. Mais pour le ventre, ce n’est pas très bon.

M/ Vous pouvez vous faire plaisir une fois à l’heure d’hiver et une fois à l’heure d’été.

TE/ Exactement. De temps en temps, ça fait du bien.

Arnaud questionne Tony Estanguet (c) Paola Ravanello

Yolanda/ C’est un peu dur de faire du canoë.

TE/ Oui, c’est un peu dur. Tu sais, le sport, en général, c’est toujours assez difficile. Quand on ne connaît pas, au début, on est un peu perdu. Tous les sports sont difficiles. Dans tous les sports, quand on apprend, quand on accepte d’apprendre, d’écouter et d’essayer, assez vite, on comprend comment il faut faire. Le canoë, c’est des coups de pagaie. On est assis dans un bateau, on a une pagaie pour avancer ; on pagaie à droite, on pagaie à gauche, il faut un petit peu gîter avec les jambes pour ne pas tomber à l’eau et pour se diriger. Et ce qui est super dans ce sport, c’est qu’on découvre aussi les rivières. En France, on a des rivières un petit peu partout, dans les montagnes mais aussi dans les plaines. Même ici, sur la Seine ou sur la Marne, il y a des gens qui font du canoë-kayak. Les paysages sont tous très différents. Il y a des endroits où il y a beaucoup de courants, où il y a des chutes, il y a des endroits où les rivières sont très étroites et des endroits où les rivières sont très larges, il y a des endroits où il y a des arbres et des endroits où il n’y a pas d’arbres.

Y/ Est-ce que vous avez une voiture ?

TE/ Oui, j’ai une voiture.

Y/ Quelle voiture ?

TE/ C’est une Volkswagen.

Y/ Elle est de quelle couleur ?

TE/ Gris.

Y/ Et tu conduis bien ?

TE/ Je crois que je conduis assez bien ; je suis très prudent.

Loïsia/ Est-ce que vous avez des projets pour la suite ?

TE/ Non, pas encore. Ça fait dix ans que je travaille pour organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques. Ma mission n’est pas complètement terminée. On a encore du travail jusqu’à la fin de l’année pour terminer complètement les Jeux Olympiques et Paralympiques, parce qu’il y a des sites de compétition qu’on a montés et qu’il faut maintenant démonter. Ensuite, il va falloir que j’aie un nouveau travail, mais je ne sais pas encore lequel.

L/ Ah, tu n’auras pas de nouveau travail ?

TE/ Pour l’instant, je n’ai pas encore de nouveau travail, mais je vais trouver. 

L/ Quand on a un nouveau travail, on a des projets.

TE/ Exactement, il faut trouver un projet qui nous motive. J’ai eu la chance de trouver ce projet sur l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques ; ça a été très motivant pour moi. Donc il va falloir que je trouve un nouveau travail qui me motive aussi. Peut-être dans le sport, parce que ma vie a toujours tourné autour du sport, et j’adore le sport. Je vais regarder ce que je peux trouver.

Ethan/ Quelle est ton opinion sur l’extrême droite et sur l’extrême gauche ?

TE/ C’est une bonne question. Tu sais, j’ai pour habitude de ne pas trop commenter la vie politique et donner mon opinion politique, parce que j’estime que ce sont des choses qui sont très personnelles. Ce que je peux dire quand même, pour répondre à ta question, c’est qu’on a la chance de vivre dans un pays qui défend un modèle de société où on a beaucoup de liberté. J’ai beaucoup voyagé dans le monde, et en France, on a la chance d’être dans une démocratie, c’est-à-dire un pays qui permet à tous les habitants de ce pays d’avoir des droits, d’avoir beaucoup de liberté, pour travailler. Moi, je souhaite vraiment qu’on continue à défendre ce modèle de société qui est très humain, très inclusif. Je vois que tu fais la grimace, je vais essayer d’expliquer un peu différemment. Parfois, les extrêmes ont des opinions un peu extrêmes, justement. Personnellement, j’ai toujours un petit peu peur quand les gens ont des avis très tranchés, en rupture avec notre vie démocratique qui laisse cette liberté au plus grand nombre. Donc je ne suis pas toujours très à l’aise avec les idées qui sont à l’extrême, que ce soit à droite ou à gauche.

E/ Comment s’est passé ton voyage en Chine ?

TE/ J’ai trouvé ça intéressant, parce que c’est un pays que je ne connaissais pas du tout. C’est le pays le plus peuplé au monde, donc c’est très impressionnant, il y a beaucoup, beaucoup de monde. C’est vraiment un très grand pays, un très beau pays, avec une culture ancestrale. La Grande Muraille de Chine, c’est un monument qui est très beau à voir. 

E/ Quel est le plat que tu as le plus mangé en Chine ?

TE/ Je pense que c’est le riz. On mange beaucoup de riz, là-bas.

Gaspard/ Avez-vous déjà pratiqué d’autres sports ?

TE/ Oui, j’ai pratiqué beaucoup de sports. Mon papa était professeur de sport, donc, quand j’étais enfant, il nous a fait découvrir beaucoup de sports. J’ai fait du ski, j’ai fait du vélo, j’ai fait aussi un petit peu de sports collectifs, le rugby, le basket. Et puis, vers l’âge de 13-14 ans, je me suis spécialisé dans le canoë-kayak. J’ai eu la chance d’essayer plein de sports.

G/ Est-ce que vous avez aussi pratiqué des sports de combat ?

TE/ Non, je n’ai jamais pratiqué de sports de combat.

Adrien/ Comment as-tu trouvé le défilé sur les bateaux à Paris ?

TE/ J’ai beaucoup aimé. Je sais que vous avez parlé à Thomas Jolly avant la cérémonie. Je ne sais pas si vous l’avez regardée, mais c’était très beau ; il y avait beaucoup de poésie, de romantisme. C’était un beau spectacle. Il y avait de la musique, il y avait de la danse. C’était spectaculaire, il y avait des avions. Il y avait de tout dans cette cérémonie.

Régina/ De la pluie.

TE/ Et beaucoup de pluie.

Adrien/ Combien de temps faut-il pour faire un dossier pour ça ?

TE/ Il faut dix ans pour organiser les Jeux Olympiques et Paralympiques, parce que c’est le plus grand évènement qui existe sur la planète. C’est beaucoup de travail. Il faut travailler avec beaucoup d’entreprises, beaucoup d’athlètes, beaucoup de fédérations, beaucoup d’acteurs publics – la Ville de Paris, l’État, le gouvernement, les ministres. Il faut réussir à travailler avec beaucoup de personnes, donc il faut dix ans.

A/ Est-ce que la maire de Paris était sympathique avec toi ?

TE/ Oui.

A/ Quelquefois, elle est un peu gentille, mais je trouve qu’elle est en train de bousiller un peu Paris.

TE/ Ah bon ? Non.

A/ Ça dépend.

TE/ En tous les cas, pour les Jeux Olympiques, elle a beaucoup aidé pour que les Jeux Olympiques se passent bien.

Julien B/ Heureusement que j’ai précisé en introduction qu’elle nous soutient quand même depuis de très nombreuses années.

A/ Oui, elle nous soutient. Est-ce que je peux lui dire deux mots à propos de Paris ? Elle est en train de faire n’importe quoi dans Paris.

TE/ Non, on ne peut pas dire ça. Elle a été élue pour diriger Paris et mettre en place des mesures qu’elle pense être les meilleures pour cette ville.

A/ Et c’est quand, le Grand Paris ?

TE/ Le Grand Paris existe déjà.

A/ Comment fais-tu pour venir ici, à Paris ?

TE/ Ce matin, j’ai pensé venir en vélo – parce que je me déplace en vélo dans Paris –, mais il pleuvait, donc je suis venu en métro.

Claire/ Qu’est-ce qui vous rend le plus fier à cette époque ?

TE/ Ce n’est pas facile de répondre à cette question. Aux Jeux Olympiques, ce qui m’a fait le plus plaisir, c’était de voir les gens heureux. Il y a eu du bonheur. Ma vie a changé grâce au sport, et depuis que je suis tout petit, j’ai pu voir tout ce que le sport a pu apporter dans ma vie. Je voulais absolument que beaucoup de Français découvrent la magie du sport, parce que le sport peut changer la vie des gens, et on l’a vu avec les émotions cet été. 

C/ Je n’ai pas loupé les Jeux Olympiques. Mon sport préféré, c’est le tir à l’arc. Et je n’ai pas raté Céline Dion, qui a repris la chanson d’Édith Piaf, Hymne à l’amour, pour l’ouverture des Jeux Olympiques. Comment va Thomas Jolly ?

TE/ Il va très bien.

C/ Et je n’ai pas loupé la chanteuse Angèle, qui a chanté à la fin de la cérémonie des Jeux Olympiques. Elle me manque beaucoup.

TE/ Ce qu’elle a chanté était magnifique. On peut vraiment la remercier, c’était très émouvant.

C/ Je ne l’oublierai jamais, je suis contente de l’avoir connue. J’ai chanté avec elle Pour que tu m’aimes encore de Céline Dion. Je continue de m’entraîner au tir à l’arc pour m’amuser, quand je tue des démons.

TE/ Vous faites aussi du tir à l’arc ?

C/ Oui, pour rêver d’aventures.

JB/ Tu tues des démons avec ton arc ?

C/ Et des créatures monstrueuses comme dans les jeux vidéo. J’imprime les images et je tire dessus. Depuis combien de temps êtes-vous le « directeur présidentiel » du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques ?

TE/ Je ne connaissais pas l’expression « directeur présidentiel ». Je rigole un petit peu parce que, normalement, on dit président-directeur. Mais peu importe, ça veut dire la même chose. J’ai commencé à travailler sur l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques il y a dix ans. Au début, je n’étais pas le directeur président, j’étais juste au service d’un autre patron qui s’appelait Bernard Lapasset – il a été le premier à lancer le projet. Au bout d’un an, il m’a demandé d’être avec lui, donc nous étions deux présidents. Ensuite, il a arrêté, parce qu’il était assez âgé, donc je suis devenu président en 2018.

Valentin/ Quel a été le meilleur moment pour vous lors des cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques et Paralympiques ?

TE/ C’est très difficile de choisir un moment. Un moment qui m’a beaucoup marqué, c’est l’allumage de la vasque par les athlètes, que ce soit pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques ou pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Paralympiques. J’ai beaucoup aimé quand les athlètes se sont transmis la flamme pour finalement allumer la vasque, et j’ai beaucoup aimé voir la vasque monter dans le ciel. J’ai trouvé ça vraiment très beau.

V/ Avez-vous regardé l’escrime ?

TE/ Oui, j’ai un petit peu regardé l’escrime. J’ai beaucoup travaillé aussi pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques, donc je n’ai pas pu tout voir. Le site de l’escrime, c’était le Grand Palais, qui est un endroit merveilleux, très beau, et c’était très spectaculaire. Et on a gagné des médailles.

V/ Qu’est-ce que ça vous a fait que la France ait pu remporter des médailles ?

TE/ J’ai été athlète, et j’ai été très impressionné par le niveau sportif des athlètes français. Ils ont battu le record, jamais la France n’avait gagné autant de médailles ; ça, c’était quand même très impressionnant. 64 médailles dont 16 médailles d’or pour les Jeux Olympiques, c’est très impressionnant. Et pour les Jeux Paralympiques, il y a eu aussi un record du nombre de médailles. Bravo à eux.

V/ Je sais aussi que quand on gagne une médaille, qu’elle soit en bronze, en argent ou en or, le sportif récolte énormément d’argent.

TE/ Oui, il gagne de l’argent. On appelle ça une prime à la médaille. Elle récompense son travail. Comme je le disais tout à l’heure, pour gagner une médaille aux Jeux Olympiques, parfois, c’est 5, 10, 15 ans d’entraînement, donc, pour récompenser tout cet effort, la France donne une prime à la médaille aux athlètes.

David S/ Est-ce que vous pensez que le tir à l’arc et le tir sont réellement du sport, et pourquoi ?

TE/ Il y a souvent un débat sur la question de savoir ce qui est du sport et ce qui n’est pas du sport. Le tir à l’arc et le tir sportif, pour moi, c’est vraiment du sport. Pourquoi ? Parce que c’est beaucoup de concentration, beaucoup d’entraînement pour être très précis. La difficulté de ces sports-là, c’est qu’il faut enchaîner des efforts pendant 30 minutes pour être très précis. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de tirer à l’arc, mais c’est très difficile, parce qu’on leur demande d’être très, très précis et de tirer très, très loin. 

DS/ Il y a aussi un effort physique à faire.

TE/ Oui, il y a aussi un effort physique, parce que ce sont des arcs avec beaucoup de tension, donc il faut être capable de tenir cette tension un certain nombre de fois – je ne sais plus combien il y a de flèches à tirer, mais c’est beaucoup de flèches. Donc, oui, il y a quand même une répétition. Et, encore une fois, même si l’effort n’est pas le même d’un point de vue physique, d’un point de vue psychologique, d’un point de vue mental, la concentration est peut-être encore plus difficile. Ce qui est génial dans le sport, c’est que tous les sports sont différents. On ne peut pas comparer les sports ; il y en a qui sont très physiques, il y en a qui sont très techniques, et il y en a qui sont mentalement très difficiles. Donc chaque sport est différent, et pour moi, le tir à l’arc et le tir sont vraiment des sports très difficiles.

Raphaël/ Quel a été l’élément qui t’a le plus marqué aux Jeux Olympiques ?

TE/ J’ai beaucoup de mal à répondre à cette question. Je pense que j’ai besoin de revoir les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques à la télévision. J’ai l’impression d’avoir raté beaucoup de moments. Dans ce que j’ai vu, j’ai beaucoup aimé les cérémonies d’ouverture, avec la flamme qui s’allume ; et voir les sportifs au premier plan pour ouvrir les Jeux Olympiques, c’était très beau. Après, il y a beaucoup de sports qui m’ont impressionné. J’ai été très impressionné par le volleyball ; ils ont été champions du monde et ils ont été champions olympiques. Ils ont non seulement été champions olympiques, mais ils ont gagné presque facilement, alors que c’est un sport très, très difficile. L’équipe de France de volleyball m’a vraiment impressionné.

R/ Il y a eu une polémique au sujet d’une personne algérienne ; une boxeuse italienne a refusé de combattre contre elle. Que pensez-vous de ça ?

TE/ Je trouve ça dommage. Quand on accepte de faire du sport, il faut accepter le règlement sportif. Et le règlement sportif, c’est de mettre ses idées politiques de côté, d’accepter de jouer au jeu – parce que le sport, c’est d’abord du jeu –, et de respecter les règles. Dans ce cas, quand un joueur, un athlète, refuse de pratiquer face à un autre, il est sanctionné. 

R/ En tout cas, j’ai trouvé que c’était une très belle organisation des Jeux. J’ai vraiment apprécié aussi la manière dont ils sont arrivés en bateau, avec les drapeaux. J’ai trouvé ça génial. Et j’ai trouvé l’Hymne à l’amour de Céline Dion très émouvant.

TE/ Moi aussi.

Cathy/ J’avais entendu dire que vous n’aviez pas à manger et pas de quoi dormir. Est-ce que c’est vrai ou pas ?

TE/ Non, ce n’est pas vrai. J’ai grossi, donc j’ai beaucoup mangé. Pour ce qui est de dormir, on a beaucoup moins dormi, parce qu’on avait beaucoup de travail. Donc, sur les trois derniers mois avant l’évènement, les journées étaient très longues et les nuits très courtes. Parfois, on n’avait que 5 ou 6 heures de sommeil, ce qui n’est vraiment pas beaucoup pour moi qui aime bien dormir. Donc on a un petit peu moins dormi, mais depuis, on se rattrape, on récupère. 

Emmanuel/ Est-ce que tu as prévu de faire Fort Boyard ou les Restos du Cœur ?

TE/ Non, ce n’est pas prévu.

E/ Est-ce que tu as déjà testé le ski nautique ?

TE/ Oui, j’ai essayé une fois, mais ce n’était pas brillant. Est-ce que tu as déjà vu le film Les Bronzés ?

E/ Je pense l’avoir vu.

TE/ J’ai essayé une fois le ski nautique, mais je n’étais pas très bon. Et toi, est-ce que tu en as déjà fait ?

E/ J’ai déjà fait du ski en hiver, il y a une bonne vingtaine d’années, mais j’ai arrêté parce que je glissais tout le temps. Ce n’est plus mon fort. J’ai préféré marcher avec des raquettes, ce qui n’est pas à confondre avec le tennis. Je suis passionné de foot et de natation. Soit je nage à la piscine, soit je nage à la mer.

TE/ C’est bien de faire du sport.

E/ Je suis un grand sportif depuis plusieurs années.

Sarkis/ Pourquoi y a-t-il des gens méchants ?

TE/ Ah ça, tu sais, c’est comme ça, et ça restera toujours comme ça, je crois. Ce n’est pas parce qu’il y a des gens méchants qu’il faut être impressionné par eux ; il faut que tu restes comme tu as envie d’être.

S/ Quand vous faites des compétitions de canoë, combien y a-t-il d’étapes ?

TE/ En général, dans une compétition de canoë, il y a des qualifications où on fait deux fois une descente. On garde le meilleur chrono. Ensuite, si on fait partie des meilleurs, on se qualifie pour la demi-finale, et si on fait partie des meilleurs, on se qualifie pour la finale. Il y a trois ou quatre étapes.

Antoine/ Pourquoi est-ce que la personne qui était à côté de toi sur le plateau de Léa Salamé, il y a deux semaines, a éteint la flamme ?

TE/ Aurélie Aubert, qui a gagné la médaille d’or à la boccia, était effectivement avec moi dans l’émission avec Léa Salamé, et je lui ai proposé d’être la dernière athlète à éteindre la flamme des Jeux. Ça a été un moment très important et très émouvant, parce que les Jeux de Paris 2024 se terminaient par cette image-là. Pour moi, Aurélie était vraiment la championne qui a marqué l’histoire de ces Jeux, elle était très émouvante. Elle était très forte dans son sport et très émouvante sur toutes les émotions qu’elle a vécues derrière. J’avais envie de lui proposer d’être cette dernière athlète, tous sports confondus, à éteindre la flamme de Paris 2024, et elle a accepté. 

Julien, Marvin et Tony Estanguet

Adah/ Est-ce que tu aimes bien nager ?

TE/ Oui, j’aime bien nager. J’aime beaucoup l’eau. C’est pour ça que j’ai choisi un sport qui se pratique sur l’eau.

A/ Moi aussi, j’aime bien nager.

TE/ Qu’est-ce que tu ressens quand tu es dans l’eau ?

A/ Quand l’eau est chaude, je ne veux pas sortir.

TE/ Qu’est-ce que tu aimes quand tu es dans l’eau ?

A/ J’aime sauter.

TE/ Faire des bombes pour éclabousser les autres.

A/ J’aime aussi nager. Ma prof dit qu’il faut sortir, mais moi, je veux rester dans l’eau.

TE/ Toutes les bonnes choses ont une fin. C’est bien, il faut que tu continues à faire de la natation ; c’est un super sport.

A/ À la fin, je vais faire une chanson pour toi.

TE/ Génial. Tu sais écrire des chansons ?

A/ Oui. Et j’aime aussi sauter sur les trampolines.

Aurélie/ Qu’est-ce que tu mangeais avant de faire une compétition ?

TE/ Je mangeais beaucoup de pâtes. J’adore les pâtes, c’est mon plat préféré. C’est le plat des sportifs, parce qu’il y a beaucoup d’énergie dans les pâtes. Donc, pour l’organisme, c’est très bon. Et puis c’est bon aussi au goût. Et toi, quel est ton plat préféré ?

A/ C’est les frites.

TE/ Ah oui, c’est bon aussi.

A/ Et qu’est-ce que tu bois avant de faire du sport ?

TE/ De l’eau.

Étienne/ Est-ce que c’est autorisé pour tout le monde, même pour les handicapés ? J’ai porté la flamme lors de la cérémonie d’ouverture.

TE/ Waouh ! Et tu te souviens où c’était ?

Julien B/ C’était sur le parvis de l’hôtel de ville.

TE/ C’était comment ?

E/ C’était bien. Il faut dire que c’était un pari risqué.

TE/ Et tu as aimé ?

E/ Ça m’a traumatisé. J’étais assez proche de la flamme, ça me réchauffait en même temps.

Pedja/ Est-ce que c’est vrai que vous avez pris le métro ?

TE/ Ce matin, oui. J’ai pris la ligne 1.

P/ Ma ligne préférée, c’est la ligne 11. Est-ce que vous avez des lunettes de soleil ?

TE/ Non, j’ai perdu mes lunettes de soleil.

P/ Quelle Volkswagen est-ce que vous avez ?

TE/ C’est une California. C’est une grande voiture qui me permet d’emmener un canoë-kayak.

Julien S/ Je voulais revenir sur la question de la démocratie. La démocratie dont on parle tout le temps est une démocratie qui est un peu malade. Je voulais arriver à ça parce que j’avais envie de vivre un peu le conflictuel politique qui manque beaucoup actuellement. C’est comme si on voulait que tout le monde soit d’accord sur une ligne directrice. Un pays où tout le monde est d’accord, ce n’est pas vraiment une démocratie.

TE/ Merci, c’est très intéressant. Je vois que tu as beaucoup réfléchi à tout ça. Je suis assez d’accord avec toi. Je pense qu’un pays où tout le monde est d’accord, ça n’existe pas. Ce qui est important, justement, c’est que chacun puisse exprimer ses opinions, ses idées, et c’est pour ça aussi qu’il y a du conflit. Donc il ne faut pas forcément toujours avoir peur du conflit, tant que le conflit reste dans des règles acceptables. Mais pour moi, le débat d’idées est utile ; c’est ce qui fait progresser, c’est ce qui fait avancer, parce qu’il y a des gens qui ont des opinions différentes, et je pense qu’il faut les respecter au maximum, tant que ça reste dans un schéma qui ne met pas en danger la liberté des gens. C’est peut-être en ça qu’il peut y avoir différents sens.

Maxime/ Quand j’étais jeune, j’ai regardé Mission Impossible. J’adore ce film.

Julien B/ On a eu un peu de Mission Impossible dans la cérémonie de clôture.

TE/ Avec Tom Cruise.

M/ Après, il n’y aura plus les Jeux Olympiques.

TE/ Non, mais tu sais, les Jeux Olympiques vont revenir.

Jérôme/ Pourquoi est-ce que les Jeux Olympiques c’est tous les 100 ans ?

TE/ La première fois que les Jeux Olympiques ont existé, c’était en 1896. Ils ont été organisés pour que les peuples arrêtent de se faire la guerre et pour que, tous les quatre ans, pendant quelques semaines, toutes les nations se retrouvent au même endroit pour faire des compétitions et célébrer la paix. Donc, tous les quatre ans, ça change de pays. La dernière fois que la France a organisé les Jeux Olympiques d’été, c’était il y a 100 ans. Elle a candidaté plusieurs fois, mais elle a perdu. On a essayé cinq fois d’organiser les Jeux Olympiques, et cinq fois, les Jeux Olympiques ont été organisés dans d’autres pays. Donc il s’est passé 100 ans, entre les Jeux de Paris en 1924 et les Jeux de Paris 2024.

J/ Ce n’est pas obligé que les prochains Jeux Olympiques soient organisés par la France dans 100 ans ; ça pourrait être dans 10 ans, dans 20 ans.

TE/ Exactement. Tous les quatre ans, les Jeux Olympiques vont à différents endroits, et on ne sait pas quand ils reviendront en France. On sait qu’ils vont revenir en France en 2030, dans six ans, pour les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver.

J/ On dit que c’est tous les 100 ans, mais en fait, c’est le hasard.

TE/ Exactement.

Yacine/ Pourquoi est-ce que la Croatie n’a jamais gagné la Coupe du Monde ? En 2010, elle s’est classée deuxième, après l’Espagne. En 2018, elle s’est classée deuxième, après la France. En 2022, elle s’est classé troisième. C’est un pays qui n’a gagné ni Coupe d’Europe ni Coupe du Monde. Pourquoi ?

TE/ Je ne suis pas un expert du football, tu sais. Mais c’est déjà exceptionnel pour un pays comme la Croatie d’arriver toujours dans le dernier carré, pour prétendre à la Coupe du Monde. La raison, c’est qu’il faut continuer à s’entraîner, à progresser. La France a gagné sa première Coupe du Monde il n’y a pas si longtemps, en 1998, alors que la Coupe du Monde existait depuis longtemps. Il a fallu du temps, l’Équipe de France s’est accrochée ; petit à petit, ils ont réussi à gagner. Je suis sûr que si la Croatie continue à s’entraîner dur, elle va finir par gagner.

Y/ La France a gagné des médailles en natation aux Jeux Olympiques.

TE/ Elle a gagné beaucoup de médailles. Léon Marchand a gagné quatre médailles d’or à lui tout seul, mais il y a aussi d’autres athlètes qui ont été médaillés en natation. En natation paralympique, l’Équipe de France a gagné beaucoup de médailles, avec les frères Portal. Ils ont été médaillés ensemble dans la même épreuve, c’est une très belle histoire.

Julien B/ Merci, Tony, d’être venu ce matin. On est vraiment très heureux, ça compte beaucoup pour nous que vous soyez venu nous voir ici.

[Le mot de la fin de Grégory]

Grégory, Julien, Tony Estanguet et Lamia El Aaraje